Marie B. Cros est née à Pau, en 1971. En 1976, ses parents ont un coup de cœur pour un vieil hameau en ruines, perché à deux km d’un petit village en Occitanie. Ils quittent Pau avec leurs trois enfants. Jusqu’à 17 ans, Marie B. grandit au contact de la nature, dans ce grand projet de rénovation.
Une enfance en ébullition portée par des parents atypiques, amants, passionnés, sensibles aux arts, à l’histoire, au social et à la politique. Le hameau en travaux est aussi rempli de livres, de disques, d’appareils photos, de machines et d’outils. Il n’y a pas de télévision à la maison mais un laboratoire photo, un piano et trois guitares. Avec ses deux frères Marie B. invente des pièces de théâtre et des concerts. Ce rapport à la famille, à la culture, à l’histoire, à l’humain et à l’espace va d’abord la conduire à prendre comme source de réflexion, l’écriture, la musique et l’art politique. Puis plus tard au contact de la Paris, l’influence de cette culture éclectique et des paysages perchés de son enfance resurgiront dans ses images et ses scénographies, à travers des processus de transformation de l’espace par la lumière, le design, l’architecture et l’art vidéo.
A 17 ans, le bac en poche, elle commence des Etudes universitaires à Toulouse (Deug de sciences économiques à l’Université Toulouse 1 Capitole, puis une Maîtrise de sciences de l’éducation à l’Université Toulouse le Mirail.
Ses influences très urbaines la poussent logiquement vers l’effervescence et la contemporanéité de la capitale.
Elle monte à Paris en septembre 1994 et plonge en immersion dans la scène contemporaine en partageant une collocation avec des étudiants des Arts Décoratifs de Paris. En écrivant « Roue de Lumière », une pièce de théâtre pour le grand projet d’une étudiante en dernière année section Scénographie, Marie B. fait sa première collaboration artistique. Les professeurs et les élèvent l’adoptent.
Elle s’immerge dans l’effervescence de la ville, squats d’artistes, performances, première scènes, premières actions… Après le hameau et Toulouse, Paris est un tournant dans la vie de l’artiste, les rencontres et les collaborations foisonnent. Sa multidisciplinarité la mène à des collaborations très éclectiques.
En 1995 elle rencontre Jacques Higelin à la Maison de la Radio, il l’invite au Cirque d’Hivers pour interpréter sur son piano un des poèmes qu’elle lui a fait lire. Les mois suivant, en soutenant le projet d’Université populaire de Droits Devant, elle rencontre l’Abbé Pierre, Jacques Gaillot, Albert Jacquard… puis Juan Ramirez filleul de Salvador Dali. Ils enregistrent ensemble une performance à la radio. En 1998 elle rencontre Isabelle Zeitos une décoratrice qui s’entoure d’artistes pour dessiner les vitrines des maisons du Luxe. Elle l’assistera pendant deux ans. La même année elle remplace une styliste pour un shooting chez le photographe Jean Marc Martin. Il lui commande ses premiers tableaux abstraits pour des shootings en natures mortes. Leur collaboration se déploie jusqu’au début des années 2000. Le photographe lui présente l’Agence Alice, premier pas dans les studios de pub.
En 1999, ses premières créations digitales sont repérées par le milieu artistique new-yorkais à travers Margareth directrice de de l’agence Images.com. Elle signe sa première collection d’illustration en 2003.
Dès le début des années 2000, elle commence à se faire connaître à Paris comme artiste plasticienne pluridisciplinaire assez atypique. Elle. accepte de plus en plus de missions en agences (styliste photo, décoratrice pour des campagnes photo, scénographe, directrice artistique) et continue ses recherches artistiques.
En 2000, elle signe « Black Fish » son premier design de mobilier avec la collaboration de la Maison Fey. La chaise est exposée sur le Viaduc des Arts et sélectionnée dans un reportage sur Canal +.
En 2001, lors d’une performance à Amsterdam avec l’agence Obo Paris, elle est repéré par Peter de Graff le directeur de the international VIP’s Galleries. Raffaele, son compagnon, protecteur et mentor lui présente Guerardo Frassa qui devient son mécène à Milan. Le studio de Gherado (la Frassa Associati) édite sa première grande série en digital art représentée par Peter à Rotterdam. Les œuvres seront également exposées à Amsterdam, Milan, New-York et Paris.
En 2003 avec Gio et Massimo de l’agence GLC communication, ils fondent le label GLC Crea. Marie B. signe plusieurs campagnes de communication en direction de création (France 3, BNP, Groupe Flo, Alain Gavand…).
En 2005 elle est sélectionnée par le ministère des affaires étrangères français pour participer à un programme d’échange Franco-Chinois à Paris, Pékin et Shanghai. En 2007 elle signe la scénographie de la tournée Tekitoi de Rachid Taha, produite par Alain Lahana. En 2008 elle intègre le bureau de la mode en images international comme coordinatrice artistique d’Olivier Massart.
Cette rencontre marque un tournant pour sa carrière. Elle retourne à Shanghai et collabore avec Olivier Massard, la Mode en Images et Karl Lagerfeld sur une immense performance pour le défilé Chanel Métier d’Arts sur la baie de Shanghai et au Peninsula. En 2013, elle est sélectionnée dans l’édition American Illustration à New-York (USA) et exposée au Théâtre Theater de l’Angel Orensanz Foudation.
Jusqu’en 2020 Marie B. collabore avec les principales productions spécialisées dans les mises en scènes pour les Maison du luxe et le spectacle vivant.
En 2020, l’annulation de tous ses projets et les deux confinements qui suivent vont agir comme un désir d’accélération.
Marie B. ouvre un nouveau chapitre dans sa création, un film expérimental dont le processus de création interactif fera l’objet de plusieurs restitutions jusqu’au final cut courant janvier 2024.
En janvier 2022, elle réalise la première restitution du projet, un court métrage de 2m20. Le film est sélectionné et primé sur plusieurs festivals internationaux.
Le long métrage est en cours de réalisation.